Médiation
sociale…
…par l'anthropologie non-culturaliste
- Modalités d'intervention
- Qu’est-ce que la médiation sociale ?
- L’approche non-culturaliste : un atout laïcité
- Comprendre notre époque
Une autre perspective sur les tensions
culturelles au sein de votre institution.
Retour d'une productivité sereine, émancipée des clivages
idéologiques.
Modalités d'intervention
Lors d’un entretien préparatoire, vous m’entretenez de votre problème. Nous fixons un cadre et une méthodologie. Voici les cas de figure les plus fréquents :
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Prestations de « scribe » (médiation par l'écrit) : vous faites appel à moi dans un contexte de crise, qui suscite déjà des prises de paroles et des réunions. Je me coule alors dans le rôle d’un (deuxième) secrétaire de séance : je prends des notes minutieuses (toujours sans magnétophone), pour constituer un verbatim des échanges. Comme si j’étais sur le terrain, j’élabore ma propre compréhension de la situation, que je restituerai à partir de vos propres mots.
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Café débat, team-building : Vous souhaitez me faire intervenir dans une période d’accalmie, sans m’informer au préalable de vos difficultés internes. Dans ce cas c’est moi qui vous embarque dans mon travail, le temps d’une conférence-débat ou d’un séminaire d’entreprise sur mesure, de quoi prendre contact avec l’équipe.
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Enquête interne, consulting RH : Pour aller plus loin, je mène un travail d’écoute, d’observation et d’entretien. Nous identifions ensemble les leviers pour agir, en respectant l’intégrité de toutes les personnes impliquées.
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Accompagnement : J’apporte l’appui scientifique dont vous avez besoin pour prendre de la hauteur, assumer vos intuitions, lever les malentendus et anticiper les difficultés.
Qu’est-ce que la médiation sociale ?
On dispose d'une définition rigoureuse de la médiation sociale, retenue par la politique de la ville dans sa charte de référence (2001) :« La médiation sociale est définie comme un processus de création et de réparation du lien social et de règlement des conflits de la vie quotidienne, dans lequel un tiers impartial et indépendant tente, à travers l’organisation d’échanges entre les personnes ou les institutions, de les aider à améliorer une relation ou de régler un conflit qui les oppose. »
Je retiens également le cadre déontologique posé en 2016, avec notamment :
- indépendance, impartialité et confidentialité ;
- responsabilisation et libre consentement des parties prenantes ;
- réflexivité sur sa pratique professionnelle.
Remarquons que la médiation sociale est souvent confondue avec
la médiation interculturelle, au détriment des médiateurs
eux-mêmes, qui n’ont pas forcément les moyens de lever ce malentendu. Le
médiateur social est souvent pris au piège, lui-même, dans l’idée que sa
compétence serait liée à sa filiation à une culture particulière, une
culture étrangère, donc partiellement illégitime.
Une survivance du colonialisme? Ce phénomène s’inscrit en réalité dans
une histoire plus longue : celle des rapports entre l’Europe et l’Islam,
une structure d'interaction déjà perceptible il y a mille ans…
L’approche non-culturaliste : un atout laïcité
Je suis spécialisé dans la médiation laïque, c’est-à-dire l’effort d’impartialité dans des conflits entre :
- personnes ou organisations se percevant comme discriminées en raison de leurs convictions religieuses.
- institutions ou entreprises confrontées à un problème qu’elles identifient comme étant d’ordre religieux.
Ma compétence dans le domaine de la médiation laïque découle de mon engagement depuis une vingtaine d’années dans la société yéménite - globalement musulmane et pratiquante - et plus exactement à Taez, ville réputée pour son modernisme et une population extrêmement qualifiée. Après une formation reçue à l’Ecole Normale Supérieure, l’Université Paris X-Nanterre et l’EHESS, j’ai tenté d’exporter là-bas une conception généraliste des sciences sociales, délaissant les aspects folkloriques au profit d’une certaine rigueur intellectuelle et méthodologique, avec de longs séjours d’immersion (entre 2001 et 2010).
De retour dans la société française, cet engagement m’a conduit à traverser des situations diverses, que j’ai appris peu à peu à analyser avec la même exigence.
Formation complétée sur l’aspect juridique en 2017 (DU « Religions et société démocratique », Faculté de Droit de Montpellier).
Comprendre notre époque
Historiquement, la médiation sociale a été développée par la politique de la ville à partir des années 1970, en lien avec d’importantes vagues d’immigration issues de l’ancien empire colonial français. Si la permanence du colonialisme est souvent dénoncée aujourd’hui, on souligne rarement ce que notre fonctionnement actuel doit aussi au mouvement de Décolonisation. Dans la médiation sociale, la tierce personne est souvent « issue de » la zone considérée, et l’institution fait appel à elle afin de pallier des limites assumées. Le raisonnement est cohérent : la France n’étant plus un Empire, les institutions françaises n’ont pas à prendre en charge la totalité des « cultures » du monde.
C'est ce fonctionnement hybride, caractéristique de l’époque post-coloniale, qui produit la crise que nous traversons :
- D’un côté avec la révolte des Gilets Jaunes, des besoins de médiation sociale s’expriment là où on ne les attendait pas, qui ne sont pas pris en charge.
- De l’autre les passages à l’acte djihadistes, bien que peu nombreux, ont des effets désastreux sur le climat de la société française, et la médiation sociale paraît impuissante à les prévenir.
Pistes pour approfondir :
Comprendre
la césure de 2011
« Haro sur les complices du communautarisme », réclame l’opinion publique. Bientôt rejointe par les discours politiques, puis les textes de loi, pour redescendre ainsi jusqu’aux institutions… qui en fait ne savent pas fonctionner différemment.
Pendant ce temps l’entreprise vit sa vie autonome : dans sa gestion des ressources humaines elle préfère se reposer sur d’autres métiers (psychologues du travail, coaching divers et variés), quitte à se voir un jour rattrapée par cet angle-mort.
D’où l’idée d’une médiation sociale au service des entreprises et des institutions. Une médiation sociale qui aide l’institution à trouver les ressources en elle-même, à surmonter ses contradictions plutôt que d’y répondre par la sous-traitance, et de les reporter sur l’extérieur. En un mot, une médiation qui aide le collectif à se dépasser, en retrouvant le chemin de l’harmonie laïque ordinaire.
Souvent, cela commence par agir sur le paysage, les trompe-l’oeil, les horizons dessinés sur des murs peints…
La
chambre de Ames
Petite expérience d'illusion optique,
pour comprendre la place de l'Orient
dans nos représentations.